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Je vous écris de Gaziantep
2 janvier 2012

Sur le chemin de l'école

Le petit Papa Noel nous a apporté une classe d'élèves (11/12 ans) pour nos ateliers d'arts plastiques.

Rencontre avec le prof d'art plastique et le directeur de cette école-collège, puis premières scéances en classe. Cela est déjà une expérience intéressante, et promet de l'être dans la durée... Portrait d'une école turque.

Le nationalisme comme fil conducteur.

Dès l'entrée dans la cours, la place réservée à l'histoire nationale saute aux yeux. Sur l'un des murets, quelques deux mêtres de haut, une trentaine de mêtre de long, une fresque représente la naissance de la République de Turquie. Le prof d'arts plastiques nous explique fièrement qu'elle a été réalisée avec des élèves de troisième et nous explique les sept tableaux qui la composent. Le premier figure une campagne brûlé, des champs dont les seuls fruits sont la famine et la misère, une femme en loques tient par la main des enfants pleurant : la vie avant Attatürk, les conséquences de l'occupation étrangère (Française pour cette partie du pays...) Dans la scène suivante, des hommes prennent les armes, et s'en vont combattre l'ennemi - patriotisme et courage. Vient ensuite la victoire glorieuse et l'émergence de la Nation: un immense levé de soleil sur la mer, des soldat triofant dans le sang et fondu dans les rayons de l'astre solaire, le drapeau turc qui se dessine. La légende veut qu'en 1071, lors de la bataille de Manzikert perdue par les byzantins, le sultan seldjoukide Alp Arslan ait vu se refléter dans une mare de sang turc le croissant de lune et l'étoile. Il décida de faire de cette image le symbole des turcs (les seldjoukides sont une tribu du vaste peuple turc, qui aujourd'hui encore peuple en vérité la majeure partie de l'asie centrale). Suivent des scènes d'abondance, de paix, de joie...les jours meilleurs, grâce à Attatürk dont le portrait est peint sur fond de carte du pays (en rouge, avec le croissant et l'étoile). La dernière scène représente des élève, avec l'uniforme que portent nos élèves, montrant du doigt le père du peuple turc, avec un engouement visible.

En entrant dans le hall, sur la droite un bas relief immense avec un peysage turc et quelques symboles - au centre un miroir et le profil de Fatih Sultan Mehmet, qui donne son nom à l'école - ''Fatih'', autrement-dit le Conquérant, victorieux des chrétiens lors de la prise de constantinople en 1453. Tout fier, le directeur nous explique le concept : quand vous passez devant le miroir, il s'illumine, et e le regardant vous voyez votre reflet et celui du Sultan l'un dans l'autre - vous aussi, mes enfants, soyez victorieux et conquérant au nom de votre peuple!

 Voilà pour le décor - évidemment, il y a également des portrait d'Atatürk dans toutes les pièces, mais cela est le cas absolument partout, exception faite des café tenus par des kurdes - c'est d'ailleurs bien à cela qu'on les reconnait... 

 

IMG_0018

 

 C'est là que l'on apprend, que l'on éduque... et chaque journée de classe commence par un rassemblement dans la cours, face au buste de Mustapha KEmal Atatürk - les gosses en rang comme à l'armée, un enfant se tient face à eux et, micro en main, crie une ode au père du peuple turc, promettant de bien travailler, d'être le meilleur, et de suivre le chemin que ce dernier leur a désigné. Chaque phrase est reprise par les gosses rassemblés, et des hauts parleur diffusent le tout dans chaque couloir du batiment... J'ai une petite vidéo de ce moment pour le moins surprenant aux yeux des européennes que nous sommes (des images nous reviennent du temps des dictatures et fascismes...mais chut!) Je ne veut pas la mettre sur internet, mais ce petit document sera tès intéressant à voir à mon retour!

 

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